KALEIDOSCOPE

Publié le par eudesexprime

ENERGIES RENOUVELABLES, TENEBRES ETERNELS

Entre ombres et lumières, noir et blanc,  elle titube : le manteau de l’obscurité  couvre assez bien l’immonde métropole, plongeant  de fait ses  différentes artères dans l’obscurité. Au nom des énergies  renouvelables Cotonou, la première ville  du Bénin a été transformée en sapin de noël. Mal éclairée, elle  a troqué ses réverbères étincelants  contre des lampes dites  économiques qui  enguirlandent désormais ses voies principales et dont la fade lumière irradie la pénombre sans conséquence.   Leur intermittence à l’allumage  rappelle   bien noël : sauf que dans le cas d’espèces, c’est un noël noir.    Cotonou fait peur la nuit.

         Autrefois bien plus éclairée,  Cotonou s’est vue flanquer il y a quelques semaines, ses merveilles de la technologie, que la maggie de la refondation a qualifié de merveilles solaires. C’est dans un souci d’économiser de l’énergie que cette mutation a été opérée. Lancé avec engouement et toujours avec autant de spectacle le projet d’électrification financé par l’UEMOA a pourtant été expérimenté à l’université d’Abomey Calavi et les résultats loin de satisfaire  n’ont fait que donner de la matière aux filous et autres hors la loi. Ils ont tôt fait de transformer le campus mal éclairé en terrain de chasse, ou les vols de motos se sont multipliés. L’expérience a donc accru l’insécurité. Dans ce flou il a été lancé également à Sèmè Kpodji le 25 octobre dernier, le projet d’électrification de plus de 105 chefs lieux d’arrondissements. Il est question ici d’énergie solaire, renouvelable. Une enveloppe de 40 milliards accompagne l’initiative qui sera financé par la BOAD qui d’ailleurs a annoncé la disponibilité de 20 milliards.

      C’est une  manne, mais ce n’est malheureusement pas   le moment d’évoquer les bénéfices élastiques de cette réforme, mais    c’est plutôt l’heure d’ouvrir la boite aux questions quand à la mise en œuvre et l’utilisation de cette nouvelle technologie dans nos hameaux et campagnes. Face au taux d’analphabétisme des populations et à la complexité de cette technologie nouvelle, il apparait clairement que le projet risque d’être une expérience désastreuse pour le gouvernement et une désillusion pour les populations longtemps restées dans le noir. Oui on leur en met plein les yeux et déjà éblouies, elles finiront aveuglées. Certes l’idée n’est pas mauvaise, mais elle prouve l’échec de la politique gouvernementale en matière de  couverture énergétique. Les villages, hameaux et localités qui bénéficieront de ce projet, subiront dans quelques mois le même sort que les usagers des routes et artères de Cotonou à Abomey calavi. Pour relier deux points a une heure avancée de la nuit, ou au petit matin ou la rosée et le brouillard sont au rendez-vous matinal, c’est comme jouer a la roulette russe, avec posée sur sa tempe le révolver de la visibilité. Le mois de décembre avec l’harmattan multipliera les accidents sur ces tronçons à coup sur. Mais en choisissant d’imposer ce blackout à Cotonou et Abomey Calavi, deux villes qui puent  la  psychose permanente  du fait  des braquages récurrents,     le gouvernement met en danger la vie des populations  déjà sous le joug de la pègre.  Cette volonté    d’étouffer la lumière  demeure incompréhensible, mais illustre à merveille la décadence entre les objectifs poursuivis par le gouvernement et les attentes des populations. Autant  l’expérience incongrue de l’éclairage public avec abat-jours,   se révèlent être  une catastrophe, autant l’expérience entreprise dans les hameaux échouera avant même que le financement du projet n’arrive à terme.  Cherchant le juste et droit chemin dans le labyrinthe  de la couverture énergétique le gouvernement a travers cette nouvelle maladresse donnera raisons dans quelques années à ceux qui diront qu’en dix ans rien n’a bougé sur le plan énergétique. Mais sans faire le grand saut, l’étape actuelle et le bilan sur ce point présente à souhait les résultats transparents  obtenus dans ce secteur. Les délestages sont quotidiens et  désormais deviennent l’adn de la société électrique. D’où viendra la lumière ? Certainement pas de ces énergies dites renouvelables parce que sous la voute  de la refondation   les vocables n’ont pas la même signification sous d’autres cieux.

 

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